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« Comment ça ?? Une page pour des vins français ? » Vous allez dire que je trahis l'ADN de Wines of Earth. Mais le vin corse a pour moi quelque chose de différent des vins du continent. On peut plutôt la rapprocher de la Sardaignevoisine, avec de superbes cépages comme le Nellucciu, le Vermentinu et le Sciaccarellu. Bref, la Corse a pour moi son propre univers, sa propre culture, et je pense que l'île mérite amplement sa page. Découvrez la sélection de vins corses de votre e-caviste belge Wines of Earth. Paiement sécurisé et livraison en caisse renforcée.
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Le vignoble corse est l’un des plus anciens de France, avec plus de 2 500 ans d’existence. Dès le 6ᵉ siècle avant notre ère, les Phocéens introduisent la vigne autour d’Alalia (aujourd’hui Aléria), avant que les Romains n’organisent véritablement la culture et l’exportation des vins de l’île à travers tout le bassin méditerranéen. Ces premiers siècles posent les bases d’une viticulture tournée vers les terroirs littoraux bien drainés et adaptée aux conditions de l’île de Beauté.
Durant le Moyen Âge, malgré des périodes de repli liées aux instabilités politiques, la vigne reste présente dans les zones protégées, notamment autour des monastères. Mais c’est surtout sous la domination génoise (12ᵉ–18ᵉ siècle) que la viticulture prend son essor. Gênes encourage la plantation de vignes et structure l’économie insulaire : le Cap Corse, la Balagne (Calvi) ou encore Sartène s’affirment déjà comme des bassins de production réputés.
En 1768, l’île entre dans le giron français, et le vignoble s’intègre progressivement aux circuits commerciaux nationaux. Mais au 19ᵉ siècle, le phylloxera dévaste la quasi-totalité des vignes, obligeant à une replantation sur porte-greffes américains.
Un autre tournant intervient après 1962, avec l’arrivée massive de viticulteurs rapatriés d’Algérie, les « Pieds-Noirs ». Entre 1960 et 1976, la surface viticole est multipliée par quatre, atteignant environ 30 000 hectares. Mais cette expansion privilégie la quantité au détriment de la qualité : variétés productives, rendements élevés, mécanisation et vignobles de plaine dominent. Le résultat est une production de masse, souvent jugée trop banale.
À partir de la fin des années 1960, une nouvelle logique s’installe : celle de la qualité et de l’encadrement réglementaire. En 1968, Patrimonio devient la première AOP corse. Suivent :
Dans le même temps, l’Indication Géographique Protégée Île de Beauté offre un cadre plus souple aux producteurs souhaitant expérimenter et davantage de liberté. Les rendements y sont strictement encadrés, souvent entre 45 et 55 hl/ha selon la couleur et l’appellation, avec des densités minimales de 4 000 pieds/ha.
La restructuration des années 1980–2000 réduit la surface du vignoble à environ 7 000 hectares aujourd’hui. Un accent particulier est alors mis sur les cépages autochtones qui reprennent toute leur place :
Durant les années 2000, le rosé domine le marché avec environ 68 % de la production, tandis que le rouge représentent environ 16 %, le reste pour le blanc (en progression). La viticulture biologique s’impose comme un axe fort, de même que la segmentation haut de gamme pour répondre à la demande internationale. L’exportation progresse aussi rapidement : en 2018, les ventes à l’étranger ont bondi de +21 %. En 2019–2020, les autorités autorisent encore 180 hectares de nouvelles plantations.
La Corse est une île montagneuse de la mer Méditerranée :
Elle est entourée par 3 mers : la mer Tyrrhénienne (est), la mer Ligurienne (nord) et la mer Méditerranée (ouest). Elle se situe à seulement 12 km de la Sardaigne, à 85 km de la côte italienne (Livourne) et à 180 km de la Côte d’Azur (Nice). Elle a toujours été un carrefour important entre France et Italie. Cette proximité explique la présence de variétésapparentées au Sangiovese toscan (Niellucciu) et l’influence culturelle méditerranéenne qui traverse l’histoire de son vignoble.
La géographie se divise en 3 grands ensembles :
Le relief est très accidenté :
Forcément, la viticulture se retrouve limitée aux zones littorales, aux vallées et aux piémonts, parfois sur des pentes escarpées, toujours à proximité de la mer.
La Corse bénéficie d’un climat méditerranéen tempéré, mais sa topographie montagneuse modifie profondément les conditions locales. L’île cumule les avantages d’un fort ensoleillement, de l’influence maritime constante et d’altitudes élevées, ce qui crée une mosaïque de microclimats propices à la viticulture :
Ces contrastes expliquent pourquoi les zones de coteaux proches de la mer sont particulièrement adaptées aux variétésrésistantes à la sécheresse. Les meilleurs terroirs se trouvent généralement en coteaux exposés au soleil couchant, ou sur des terrasses proches du littoral bénéficiant de l’influence maritime.
Le vignoble couvre aujourd’hui 5 955 hectares, dont 3 029 hectares en AOP et le reste sous l’Indication Géographique Protégée Île de Beauté ou en Vin de France. Sur cette surface restreinte, on compte 9 AOP et 1 IGP, régies par le système de classification en vigueur au niveau de l’Union européenne. Globalement, les prix des bouteilles se situent dans le segment haut de gamme, car comme tout ce qui est rare et bon, c’est également souvent un peu cher…
En 2023, la production totale a atteint 407 423 hectolitres et se répartit ainsi :
Les vignobles sont parmi les plus engagés dans la transition écologique en France. En 2023, 32 % du vignoble est certifié bio. Déjà en 2020, 99 domaines étaient en bio ou en conversion, couvrant environ 1 234 hectares, soit 22 % du vignoble.
Certaines appellations comme Patrimonio ou Calvi visent la conversion intégrale de leurs exploitations. En parallèle, des domaines s’orientent aussi vers la biodynamie avec des labels comme Demeter ou Biodyvin.
Pour commencer, voici un tableau récapitulatif des appellations de vins corses pour mieux comprendre l’arborescence du système de classification, au sein des 8 régions viticoles que sont, dans le sens des aiguilles d’une montre, en commençant par le nord :
| Catégorie | Appellation (année de création) | Situation géographique | Aires restreintes / précisions | Production et données chiffrées |
|---|---|---|---|---|
| Appellation régionale | AOP Vin de Corse (1976) | Toute l’île sauf Patrimonio ; surtout Côte orientale (triangle Bastia–Corté–Aléria) | - Plaines viticoles de la Côte Orientale : Bastia, Corte, Aléria, Solenzara. - Bassin du Golo autour de Ponte-Leccia. - Aire englobant la majorité des terroirs corses. | Superficie : 1 584 ha. Production : 76750 hl/an. Cépages phares : Niellucciu, Sciaccarellu, Grenache noir ; Vermentinu + Ugni blanc.Vignerons : 31 |
| Appellations Villages (5) | AOP Vin de Corse – Calvi (1976) | Nord-ouest, Balagne, entre Calvi et Île-Rousse | - 32 communes concernées : Algajola , Aregno , Avapessa , Belgodère , Calenzana , Calvi , Cateri , Corbara , Costa , Feliceto , Galéria , (L') Île-Rousse , Lama , Lavatoggio , Lumio , Manso , Moncale , Montegrosso , Monticello , Muro , Nessa , Novella , Occhiatana , Palasca , Pietralba , Pigna , Sant'Antonino , Santa-Reparata-di-Balagna , Speloncato , Urtaca , Ville-di-Paraso , Zilia.- Relief : coteaux et terrasses jusqu’à 800 m, adossés au Monte Grosso (1 941 m). - Zone touristique réputée : la Balagne. | Superficie : 260 ha. Production : 7983 hl/an. Cépages phares : Sciaccarellu, Niellucciu, Grenache ; Vermentinu.Vignerons : 11 |
| AOP Vin de Corse – Sartène (1976) | Sud-ouest, régionsartenaise | - Vallées de l’Ortolo et du Rizzanese. - Secteur de Tizzano. - Aire viticole escarpée, sols granitiques. | Superficie : 224 ha. Production : 9600 hl/an. Cépages phares : Niellucciu, Sciaccarellu, Grenache, Vermentinu.Vignerons : 8 | |
| AOP Vin de Corse – Figari (1976) | Extrême sud | - Plus ancienne région viticole (5ᵉ s. av. J.-C.). - Région figaraise, Pianottoli, Ventilegne. - Zone très ventilée, aride et ensoleillée (la plus méridionale de France). | Superficie : 159 ha Production : 5265 hl/an. Cépages phares : Sciaccarellu, Niellucciu, Barbarossa, Carcaghjolu Neru, Vermentinu. Vignerons : 9 | |
| AOP Vin de Corse – Porto-Vecchio (1976) | Sud-est | - Coteaux au nord et au sud de Porto-Vecchio. - Sols granitiques et calcaires. - Aire de production réduite, souvent en terrasses. | Superficie : 85 ha. Production : 2623 hl/an. Cépages phares : Niellucciu, Sciaccarellu, Grenache ; Vermentinu.Vignerons : 4 | |
| AOP Vin de Corse – Coteaux du Cap Corse (1976) | Extrême nord | - Communes de Rogliano, Ersa, Centuri, Barrettali, Sisco… - Vignes suspendues en terrasses sur versants schisteux abrupts. - Exposition directe aux vents marins. | Superficie : 22 ha. Production : 883 hl/anCépages phares : Niellucciu, Sciaccarellu, Grenache, Vermentinu. Vignerons : 5 | |
| Appellations locales (crus) | AOP Ajaccio (1984) | Côte ouest, autour de la région ajaccienne | - Coteaux granitiques entre Golfe de Porto (nord) et Golfe de Valinco (sud). - Aire inclut notamment Cargèse, Sarrola-Carcopino, Bastelicaccia, Peri. | Superficie : 259 ha. Production : ~9 000 hl/an. Cépages phares : Sciaccarellu (95 % des plantations), Niellucciu, Vermentinu. Vignerons : 16 |
| AOP Patrimonio (1968, 1ère AOP corse) | Nord, autour de Saint-Florent | - 7 communes : Barbaggio, Oletta, Farinole, Patrimonio, Saint-Florent, Poggio-d’Oletta, Santo-Pietro-di-Tenda. - Sols calcaires dominants. - Vignoble adossé au Désert des Agriates. | Superficie : 412 ha. Production : ~15 000 hl/an. Cépages phares : Niellucciu Vermentinu.Vignerons : 36 | |
| Appellation Vin Doux Naturel | AOP Muscat du Cap Corse (1993) | C. Corse et Nebbio | - Communes de Patrimonio, C. Corse (Rogliano, Ersa, Sisco…), Nebbio. - Zones schisteuses et calcaires. - Exclusivement Muscat Petits Grains. | Superficie : 43 ha. Production : 557 hl/an. Cépage phare : Muscat Blanc à Petits Grains. Vignerons : 18 |
| IGP régionale | IGP Île de Beauté (2009) | Toute l’île | - Liberté d’assemblage et de variétés(autochtones + internationales). - Représente plus de la moitié de la production de l’île. | Superficie : 2664 ha. Production : ~258 000 hl/an (63 % de la production insulaire). Cépages phares : Vermentinu, Niellucciu, Sciaccarellu, Syrah, Merlot, Grenache, Chardonnay… |
Il s’agit de la péninsule longue et étroite tout au nord, qui fait face à la Ligurie italienne. Ici, la vigne s’accroche à des terrasses escarpées de schistes et de calcaires, directement exposées aux vents marins. Autrefois la zone était l’un des plus vastes bassins viticoles corses, couvrant jusqu’à 1 500 hectares au 19ᵉ siècle.
Aujourd’hui réduit à une poignée de domaines, il reste un terroir de caractère, connu pour ses cuvées blanches d’une grande minéralité, ses rouges puissants et ses muscats élégants. L’appellation Vin de Corse – Coteaux du Cap Corse(1976) concerne les vins tranquilles, tandis que l’AOP Muscat du Cap Corse (1993) se consacre aux célèbres vins doux naturels issus du Muscat Blanc à Petits Grains.
Les variétés autochtones comme le Niellucciu et le Vermentinu y côtoient la Malvoisie et le Muscatellu. Parmi lesproducteurs réputés, on trouve le Clos Nicrosi à Rogliano et le Domaine Pieretti à Sisco, perpétuent ce savoir-faire insulaire.
La Côte Orientale s’étend sur la façade est, de Bastia jusqu’à Solenzara, autour d’Aléria et de la vallée du Tavignano. C’est la plus vaste région viticole de l’île, installée sur de larges plaines argilo-sableuses, en partie irriguées par les rivières issues du centre montagneux. Moins escarpée que le reste de l’île, cette zone a longtemps été privilégiée pour les grandes plantations viticoles.
Après l’arrivée des « Pieds-Noirs » dans les années 1960, la surface du vignoble explose : de vastes parcelles mécanisées apparaissent, parfois au détriment de la qualité. Depuis les années 1980, un travail de restructuration a recentré la production sur des vins mieux identifiés. Aujourd’hui, la Côte Orientale est incluse dans l’AOP Vin de Corse(1976), et produit également une large part de vins sous Indication Géographique Protégée Île de Beauté.
Les variétés les plus utilisées sont le Niellucciu et le Sciaccarellu pour le rouge et rosé, et le Vermentinu pour le blanc, souvent complétés par de l’Ugni blanc. On y produit du rosé fruité et frais, du rouges souple, ainsi que des cuvées blanches légères et aromatiques. Des domaines comme le Domaine Vico à Ponte-Leccia, le Château de Pianiccia à Tallone ou encore les caves coopératives d’Aléria valent vraiment le coup.
La région viticole de Porto-Vecchio s’étend sur la côte sud-est, autour de la cité et des communes voisines comme Lecci ou Sotta. Ici, les vignes se développent sur des coteaux granitiques et calcaires, baignés par le soleil et adossés à un arrière-pays montagneux.
L’AOP Vin de Corse – Porto-Vecchio (1976) couvre les cuvées rouges, rosées et blanches produites sur ce territoire. Moins étendue que d’autres bassins corses, cette aire viticole s’appuie sur des terroirs de qualité qui permettent l’expression de cuvées typées, au caractère affirmé. Les sols granitiques donnent des vins droits et structurés, tandis que les parcelles calcaires apportent plus de rondeur et de souplesse.
Les cépages traditionnels dominent : Niellucciu et Sciaccarellu pour le rouge et le rosé, souvent accompagnés de Malvoisie, et le Vermentinu pour le blanc. Les rouges sont élégants et charpentés, les rosés fruités et nerveux, et les blancs minéraux et aromatiques. Le domaine phare de la région reste le Domaine de Torraccia, créé par Christian Imbert, pionnier de la viticulture de qualité sur ce territoire.
À l’extrême sud, autour des villages de Figari et de Pianottoli-Caldarello, s’étend le vignoble le plus méridional de France. Plantées sur des coteaux granitiques balayés par des vents puissants comme le Libeccio, les vignes profitent d’un ensoleillement exceptionnel et d’un climat sec, ce qui en fait un terroir rude mais favorable à la production de vins de caractère.
L’AOP Vin de Corse – Figari (1976) couvre une zone déjà cultivé dès le 5e siècle avant notre ère. Réduit aujourd’hui à une centaine d’hectares, le vignoble est essentiellement travaillé par une coopérative et quelques domaines familiaux. Les conditions climatiques, marquées par la sécheresse et les vents, limitent les rendements mais offrent des vins concentrés et puissants.
Les variétés phares sont le Sciaccarellu, le Niellucciu, le Barbarossa, parfois complétés par le Carcaghjolu Neru et la Malvoisie, tandis que le Vermentinu domine chez les cuvées blanches. Les rouges se distinguent par leur puissance tannique et leur potentiel de garde, les rosés par leur fraîcheur et leur intensité fruitée, et les blancs par leur finesse aromatique.
Parmi les producteurs réputés, on retrouve notamment le Domaine de Tanella, ou encore des cuvées intéressantes comme L’Omu di Cagna, qui expriment toute la singularité de ce terroir extrême.
Au sud-ouest, autour de la cité éponyme et des vallées de l’Ortolo et du Rizzanese, s’étend l’un des vignobles corsesles plus pittoresques. Ici, la vigne s’adosse à des coteaux granitiques escarpés, souvent gagnés sur la garrigue et les forêts. Les paysages sont sauvages, ponctués de vallées encaissées et de terrasses étroites, donnant au vignoble un caractère à la fois rude et authentique.
L’AOP Vin de Corse – Sartène (1976) couvre des rouges, rosés et cuvées blanches qui tirent leur force de ce terroir accidenté. La diversité des sols – granit, argiles, éboulis – se traduit par des vins de grande personnalité. L’ensoleillement est généreux et tempéré par l’influence maritime venue du golfe de Propriano. La vigne bénéficie d’un climat sec et venté, favorable à la culture raisonnée et biologique.
Les cépages dominants sont le Niellucciu et le Sciaccarellu, souvent accompagnés de Barbarossa, Cinsault, Mourvèdre, Syrah et Vermentinu. Les rouges sont charpentés, parfois rustiques, mais toujours expressifs ; les rosés sont corsés, à la trame affirmée ; les blancs offrent une belle ampleur aromatique. Les domaines réputés incluent Domaine Fiumicoli,San Michele et Santa Barbara.
Sur la côte ouest, le vignoble de la région ajaccienne s’étend en amphithéâtre depuis les coteaux granitiques deCargèse jusqu’au golfe du Valinco. Ici, la vigne bénéficie d’un ensoleillement généreux, tempéré par les brises marines qui rafraîchissent les coteaux, et d’un terroir essentiellement granitique qui confère finesse et complexité aux vins.
L’AOP Ajaccio (1984) produit des rouges, rosés et cuvées blanches marqués par une forte identité. C’est le berceau du Sciaccarellu, cépage autochtone qui représente près de 95 % des plantations de l’appellation et qui s’exprime ici mieux que nulle part ailleurs. Ses raisins apportent des vins rouges élégants et poivrés, aux tanins fondus, mais aussi des rosés délicatement épicés. Le Vermentinu s’impose pour les blancs, offrant des vins aromatiques et floraux, tandis que le Niellucciu et le Grenache complètent l’encépagement des rouges.
La région comprend de nombreux domaines réputés, comme le Comte Peraldi, le Clos Capitoro ou encore Paviglia, qui perpétuent une viticulture de qualité, souvent tournée vers l’agriculture biologique.
Au nord-ouest, la Balagne forme un amphithéâtre naturel entre la mer et les montagnes du Monte Grosso (1 941 m). Entre Calvi et l’Île-Rousse, les vignes s’étendent sur des coteaux granitiques et argilo-sableux, parfois jusqu’à 800 m d’altitude, offrant des paysages spectaculaires où la vigne côtoie les oliviers et les figuiers. La proximité de la mer Méditerranée et l’altitude créent un microclimat contrasté, à la fois ensoleillé et ventilé, propice à une viticulture de qualité.
L’AOP Vin de Corse – Calvi (1976) couvre ce bassin viticole de la Balagne. Les sols granitiques apportent finesse et minéralité, tandis que les terrasses escarpées créent une limite naturelle pour les rendements. Le rouge et le rosé sont dominés par le Niellucciu, le Sciaccarellu et la Syrah, donnant des vins charnus, épicés et élégants. Les cuvées blanches, majoritairement issues du Vermentinu et complétées par l’Ugni blanc, expriment fraîcheur et délicatesse aromatique.
La Balagne compte plusieurs domaines de renom, tels que le Clos Landry, le Domaine d’Alzipratu à Zilia ou encore la cave coopérative de Calenzana, qui proposent des cuvées variées, allant du fruité aux grands vins de garde.
Au nord, la région du Nebbio – plus connue sous le nom de Patrimonio – forme un amphithéâtre naturel tourné vers le golfe de Saint-Florent. Ici, la vigne s’épanouit sur des coteaux calcaires, un sol rare sur l’île, qui confère aux vins un caractère minéral et une grande aptitude à la garde.
C’est en 1968 que la zone devient la première AOP de Corse, ouvrant la voie à la reconnaissance du vignoble insulaire. L’appellation couvre aujourd’hui 7 communes (Patrimonio, Oletta, Barbaggio, Farinole, Poggio-d’Oletta, Santo-Pietro-di-Tenda et Saint-Florent), avec une surface d’environ 420 hectares. Les rouges y sont dominés par le Niellucciu, proche cousin du Sangiovese toscan, qui donne des vins structurés, épicés et chaleureux. Les cuvées blanches, issues principalement du Vermentinu, complétées par l’Ugni blanc, offrent fraîcheur et intensité aromatique. Quant aux cuvéesrosées, corsées et parfumées, elles rappellent l’identité forte de ce terroir.
Parmi les domaines réputés, on trouve le Dominique Gentile, dont le rouge est une référence, et la cave coopérative U Furnellu, connue pour ses rosés. La région produit aussi une spécialité : le Rappu, un vin doux rouge élaboré à partir de Grenache ou d’Aleatico, produit en très petites quantités.
| Cépage (synonymes) | Couleur | Zones de prédilection | Surface approx. | Profil sensoriel | Statut |
|---|---|---|---|---|---|
| Niellucciu (Sangiovese, Nielluccio) | Rouge | Patrimonio (cépage phare), Sartène, C. Corse, Balagne, Côte orientale, Porto-Vecchio | ~1 460 ha | Puissant, tannique, structuré, fruits rouges/noirs, épices, notes animales à l’évolution. | AOP (Patrimonio, Ajaccio, Vin de Corse…), IGP |
| Sciaccarellu (Mammolo, Sciaccarello) | Rouge | Région ajaccienne(cépage roi), Sartène, Balagne, région figaraise, Porto-Vecchio | ~805 ha | Rouges légers, élégants, aromatiques (poivre, cerise, maquis). Rosés délicats. | AOP (Ajaccio, Sartène…), IGP |
| Vermentinu (Rolle, Malvoisie, Malvoisie à gros grains) | Blanc | Toute l’île (majorité des AOP) | ~716 ha | Blancs secs aromatiques, floraux (aubépine, genêt), fruits blancs et agrumes, minéralité. | AOP (toutes sauf Muscat), IGP |
| Muscat Blanc à Petits Grains (Muscatellu, Moscato di Bastia) | Blanc muscaté | C. Corse, Nebbio, Balagne, Sartène | ~243 ha | Vins doux naturels élégants, arômes floraux, miel, fruits confits et zestes d’agrumes. | AOP (Muscat du Cap Corse), IGP |
| Aleaticu (Aleatico, Alicante rosso, Liatico) | Rouge | Patrimonio, C. Corse, Côte orientale | ~16 ha | Aromatique, rosé foncé à rouge doux, muscaté, floral (rose, litchi). | AOP (saufPatrimonio), IGP |
| Biancu Gentile (Biancone, Malvoisie Gentile, Bianco Gentile) | Blanc | Corse du Sud (Sartène, Figari, Ajaccio), désormais planté aussi en Balagne | ~15 ha | Blancs aromatiques et complexes : agrumes, fruits exotiques, miel, notes minérales. | AOP (sauf Patrimonio), IGP |
| Minustellu (Morrastel, Graciano, Minustello, Muristellu) | Rouge | Sartène, Ajaccio, Balagne | ~13 ha | Vins colorés, tanniques, arômes de fruits noirs, épices et notes balsamiques. | AOP (sauf Patrimonio, Cap Corse), IGP |
| Barbarossa (Barbaroux, Barbarossa Bianca, Barbaru) | Rosé (peau rose, pulpe blanche) | Ajaccio, Sartène, Figari, Corte | ~8 ha | Vins pâles, floraux, notes fumées, agrumes, parfois mentholées. | AOP (sauf Patrimonio), IGP |
| Carcaghjolu Neru(Carcajolo Nero, Carcaghjolu Niellu) | Rouge | Extrême Sud (Figari, Bonifacio) | < 5 ha | Vins colorés, fruités, avec des notes végétales (laurier, maquis). | AOP (sauf Patrimonio), IGP |
| Carcaghjolu Biancu(Carcajolo Bianco, Carcaghjolu Biancu) | Blanc | Corse du Sud (Sartène, Porto-Vecchio) | < 5 ha | Vins neutres, frais, faiblement alcoolisés, utiles en assemblage. | IGP uniquement |
| Codivarta (Cudiverta, Codivarta Bianca) | Blanc | Cap Corse | < 5 ha | Blancs clairs, floraux, fruits blancs, parfois manque d’acidité. | AOP (sauf Patrimonio), IGP |
| Genovese (Genuvese, Pagadebiti Genovese) | Blanc | Haute-Corse | < 5 ha | Blancs équilibrés, floraux, tendus et longs en bouche. | AOP (sauf Patrimonio), IGP |
| Muresconu (Murzucone, Morescono) | Rouge | Corse du Sud (Sartène, Ajaccio) | < 5 ha | Vins légers, peu acides, rosés plaisants et floraux. | IGP uniquement |
| Pagadebiti (Pagadebiti Bianco, Paga debiti, Rimenese blanc) | Blanc | Corte, Cervione, Calvi | < 5 ha | Blancs légers, floraux, frais mais peu alcoolisés. | IGP uniquement |
| Riminese (Albana di Romagna, Riminese, Arbaresco) | Blanc | Nebbio, Balagne, Porto-Vecchio, Figari | < 5 ha | Blancs fermes et vifs, apportent de la structure en assemblage. | IGP uniquement |
C’est important de le préciser, les options disponible dans mon stock restent limitées. Car vous l’avez vu, les volumes de production sont faibles, les volumes exportés sont faibles et certaines appellations produisent à peine quelques milliers d’hectolitres par an. Il est donc difficile de s’en procurer.
Le prix des vins corses reflètent souvent les coûts de production sont élevés, les surfaces limitées, et la plupart des domaines travaillent de manière artisanale. Mais ce supplément de valeur vaut largement le coup dans le verre.
Le meilleur moyen de comprendre ces vins reste encore de partir en vacances là-bas, de marcher dans les vignes en terrasses, de sentir le maquis qui parfume l’air et de rencontrer les vignerons sur place…
Mais j’ai quelques cuvées en stock dont vous trouverez toutes les informations (sol, cépage, millésime, vinification, arômes et goût…) dans leurs fiches techniques. N’hésitez pas à me demander davantage de conseil directement grâce à l’onglet Messenger en bas à droite de votre écran. Livraison des bouteilles de vins du monde en caisses renforcées pour une sécurité optimale.