Histoire de la viticulture en Hongrie
Si le Tokay est devenu l’emblème du vin hongrois, il serait totalement injuste de ne réduire qu’à ça leur production qui est bien plus variée. Les blancs secs sont savoureux et les rouges sont très intéressants. L’amateur de vins autrichiens y trouvera un nouveau terrain de jeu avec pas mal de similitudes d’un point de vue élaboration et caractéristiques.
D’un point de vue archéologique, on trouve des traces de culture de la vigne dès le 5e siècle après Jésus Christ. Si les Romains ont apporté une partie du savoir-faire, il semblerait que les Hongrois en ont apporté une autre partie de l’Orient.
Régions viticoles hongroises
Par décrets ministériels, la Hongrie compte 22 régions viticoles groupées dans 7 super régions :
- Balaton : Région la plus à l’ouest, proche de l’Autriche
- Duna : Région du sud, voisine avec la Serbie
- Eger : Au nord-est, assez proche de la Slovaquie
- Eszak-Dunantul : Au nord-ouest, proche de la Slovaquie et de l’Autriche
- Pannon : Région située au sud-ouest, proche de la Croatie
- Sopron : Petite région contre la frontière autrichienne
- Tokaj : A l’extrême nord-est
Principaux cépages du vin hongrois
- Zweigelt (rouge)
- Blaufrankisch (rouge aussi appellé Kekfrankos)
- Furmint (blanc)
- Muscat (blanc)
- Harslevelu (blanc)
- Cserszegi fuszeres (blanc)
Tokay ou Tokaji : roi des vins et vin des rois
Ce vin mérite bien un paragraphe à lui tout seul. De loin le vin hongrois le plus connu mondialement. Dans la plus grande majorité des cas, il s'agit d’un assemblage de Furmint, d’Harslevelu et de Muscat blanc à petits grains. Mais d’autres cépages comme le Koverszolo et le Zeta peuvent être utilisés.
La région est très chaude en été, mais avec une humidité fort présente la nuit. Cela crée au petit matin des paysages magnifiques avec des nappes de brouillard transpercées par les rayons du soleil. Cette humidité favorise l’apparition du champignon Botrytis sur les raisins. Ceux-ci vont aspirer l'eau, ce qui donnera un fruit très concentré en sucre. Une fois ce grain de raisin touché par la pourriture noble, il portera le nom Aszu.
Le vigneron met tous ces grains Aszu dans un grand baril et sous le poids, un jus s’en écoule que l’on appelle l’Escencia. Le reste est mis à part pour former une pâte d’Aszu. On mesure la teneur en sucre du Tokaj en « Puttonyos ». Un Puttonyos équivaut à 25 kg de pâte d’Aszu dans une barrique de 136 litres d’Escencia.
Il faut 3 unités de pâte d’Aszu (donc 75 kg) pour obtenir la 1e appellation Tokay (2-3 puttonyos). Plus il y aura d’unités de pâte, plus le vin sera sucré, mais il verra également son prix monter en flèche. Le maximum de puttonyos est établi à 6 unités.
L’amateur trouvera dans ce vin un nectar fabuleux aux multiples arômes. À acheter et à garder pendant de très longues années dans sa cave.
Conclusion
Limiter la Hongrie au seul Tokay serait triste et surtout très injuste. Leurs blancs et rouges sont à découvrir et apprécier. Un Furmint sec est un produit très intéressant à découvrir par exemple. Mais leur Tokay reste un produit à part, concentré de bonheur à savourer seul ou encore mieux en famille ou entre amis.